Sur la route de l’UTMB 2023, j’avais programmé ma première course préparatoire début avril - La diagonale des Yvelines. Une course longue sans trop de dénivelés (1500m pour 100km) à proximité de la maison.
Levé tôt samedi 1er avril dans la nuit, Cécile m'a accompagné au départ à Breuil-les-Bois dans le nord des Yvelines près de Mantes-la-Jolie. Nous rejoignons un petit gymnase lieu du rassemblement où 140 trailers sont déjà rassemblés, prêts à en découdre avec la centaine de km et 1500m de d+ annoncés.
Je suis impressionné par la carrure d'un grand nombre de coureurs (comme habituellement sur les trails long la population est essentiellement masculine) et me fait la réflexion que le morpho type de l'ultra-trailer est plus costaud que celui des coureurs à pied. Cela reste à démontrer … Cécile me rappelle une citation que j'avais partagé avec elle, et que je trouvais motivante pour accomplir mes séances de renforcement musculaire hivernales.
« Un corps faible commande - un corps fort obéit ! »
Le départ est donné sans grand cérémonial. Les premiers km se font à la lueur des frontales. La température est fraîche, mais le temps est encore sec. Nous traversons un paysage campagnard. Les chemins agricoles longent les champs de prairies, et traversent quelques fermes. Je me crois au beau milieu de la Normandie. L'allure est relativement rapide. Je me laisse entrainé par le flot des coureurs. Mon rythme cardiaque est un peu au-dessus de celui que je m’étais fixé, en moyenne à 150 bpm. Il est toujours difficile de se freiner et de se laisser doubler en début de course
Nous atteignons au bout de 2 heures, le premier ravito de Orgerus. Je remplis mes flasques, prends quelques carrés d'emmental et c'est réparti après 3 min d'arrêt seulement. Je suis en avance sur mon planning.
Le ravito suivant se situe à 18km après 2 nouvelles heures de course. Le rythme reste encore relativement élevé. Je ne faiblis pas mais je sens la fatigue peu à peu gagner du terrain. La pause est à peine peu plus longue, 6min d'arrêt.
Le parcours est assez plat jusque-là. Un paysage forestier s'est installé. C’est assez monotone. Je m’octroie quelques pauses pour prendre des photos.
A l'approche du premier ravito "solide" de la mi-course, je ressens une grosse fatigue. Mon rythme a fortement ralenti. Il y a aussi quelques bosses qui me forcent à marcher.
Le ravito se situe sur une plage de sable, sur la base nautique des Etangs de Hollande. Le cadre est sympa, en revanche je suis déçu par le ravitaillement proposé.
A part un bol de pâtes que je ne peux pas manger (je ne supporte pas le gluten) il n'y a rien de plus que ce qui est proposé sur les ravitos "liquides". Je grappille tout de même les quelques carrés de fromages et bouts de jambon restants, avec un verre de Coca.
Le soleil perce un peu mais un vent frais balaie la plage, et je repars pour ne pas trop me refroidir, après 16 min d’arrêt.
L’allure est désespérément lente. Les jambes sont lourdes. La pause ravitaillement ne m’a pas vraiment requinqué. Un bon plat solide et salé me manque très clairement.
Une ligne droite interminable d'au moins 5km finit de m'épuiser. Je me fais doubler par une fille assez costaude. J'essaie tant bien que mal de m'accrocher à elle.
Puis soudain, la voilà qui prend la tangente dans la forêt pour se réfugier derrière un bosquet... ça semble assez pressé !
Quelques hectomètres plus loin, elle me rattrape et me redouble. Cela finit de me mettre le moral en berne. Je me traîne lamentablement. Je me force à prendre un gel et à bien boire, et me persuade que cette mauvaise passe va finir et que la forme va revenir.
J'enchaîne de longs passages à marcher entrecoupés de quelques courses.
Je fais un brin de conversation avec un gars qui se plaint que ses chaussures lui font mal.
Il a commis l'erreur de chausser ses chaussures toutes neuves pour l'occasion !
J'attends avec impatience le ravitaillement d’Auffargis où je devrais retrouver Cécile.
Ça y est le point de rdv est en vue et j’aperçois Cécile se faire tracter par Olympe. Léopold et Justine les accompagnent, ils me font des grands signes. Je leur partage que je traverse un moment compliqué. Ils vont être aux petits soins avec moi.
Je m’assois, Cécile me présente une purée de patates douces, Justine remplis mes flasques d’eau et m’apporte aussi un verre de Coca. Léopold paraît dubitatif sur mon état. Il me félicite et m’encourage, mais je crois deviner qu’il ne comprend pas pourquoi je me mets dans des états pareils ! Leur présence et leur soutien me font du bien et mes doutes parviennent à s’envoler. La purée de patates douces terminée, je peux entamer la dernière partie, reboosté. Il reste 30km à parcourir, c’est une nouvelle course qui commence.
Les alentours d’Auffargis et de Cernay sont mon terrain d’entrainement. J’aime bien cette forêt de chênes et de pins, ces champs de fougères, ces sols sablonneux, ces "singles" et ces raidillons. La fin de la course se passent correctement, mon rythme cardiaque plafonne à 130 bpm, je n’ai plus les ressources d’aller au-delà. Mais je parviens tout de même à courir lorsque le profil le permet.
Les paysages deviennent de plus en plus sauvages à mesure que l’on se rapproche de Rochefort-en-Yvelines. Je croise quelques membres du "JDM" venus donner un coup de main à l’organisation. Certains me reconnaissent et m’encouragent.
Je termine après 13h29 de course, avec 50’ de retard sur mon planning mais tout de même satisfait.
Je savoure la tartiflette servie à l’arrivée. Elle était top !
Au bilan, la course était très bien organisée, je ne reviendrais pas sur les ravitos… Les paysages étaient plutôt sympas. Il s’agit d’une très bonne alternative à l’Ecotrail Paris. Sans la Tour Eiffel à l’arrivée mais avec une tartiflette qui vient récompenser les finishers. Je les recommande.
Place à la prochaine course de préparation le 19 mai, la VVX 110km à Volvic.